Le famadihana (retournement des
morts) se pratique sur les hauts plateaux chez les merina et les betsiléo
durant la saison froide (seule période autorisée, pour des raisons d’hygiène).
Il consiste à sortir le cadavre
du tombeau, à le promener à l’extérieur et à changer le suaire puis à le
replacer dans le caveau.
On rencontre souvent sur les routes ces cortèges funèbres. Ils
s’accompagnent d’une ambiance de fête. Deux hommes portent le corps sur
l’épaule et sont suivis de la famille du défunt et des amis.
La mort dans la religion
traditionnelle n’est qu’un passage sans solution de continuité. On doit rester
en communication avec le mort et montrer fidélité à son esprit en portant attention
au cadavre. On le promène donc hors du tombeau et ce « retournement »
peut durer plusieurs jours. Des chanteurs, des musiciens (tambours et flûtes)
participent à la fête ainsi que deux zébus qui seront ensuite immolés en
sacrifice. Lorsqu’on revient au tombeau on change le suaire du mort que l’on
enveloppe dans un nouveau « lambamena » de soie neuve et on se
partage les lambeaux du vieux suaire en guise de porte bonheur.
Cette coutume
est si bien ancrée dans la religion traditionnelle que le Christianisme
l’accepte. Il n’est pas rare qu’un curé ou un pasteur se mêle au cortège.